Devenir timonière : le témoignage d’Athénaïs Tesson, navigatrice fluviale chez CFT
7 avril 2025

Fille de marin-pêcheur, Athénaïs a choisi de tracer sa propre voie sur les fleuves. Aujourd’hui timonière chez CFT, filiale du groupe Sogestran, elle revient sur un parcours fait de passion, de rigueur et de transmission. À travers son témoignage, elle nous invite à découvrir un métier exigeant, encore peu connu, et rappelle que la voie fluviale est aussi ouverte aux femmes.
Bonjour Athénaïs, merci de partager avec nous ton métier et ton parcours. Pour commencer, qu’est-ce qui t’a conduite à choisir une carrière sur l’eau et quel poste occupes-tu ?
Dans ma famille, avec un père marin-pêcheur et un grand-père également navigant, mon choix peut paraître évident. En raison de la dureté de son métier, mon père ne m’encourageait pas à choisir une carrière sur un bateau de pêche. Mais j’adorais l’accompagner, et pour moi cela m’a assez rapidement semblé une évidence. Par contre j’ai choisi le fluvial.
J’ai suivi mes études au CFA de la navigation intérieure du Tremblay et je suis entrée chez CFT en apprentissage en tant que matelot. v Mon premier bateau, le Biarritz, restera gravé dans ma mémoire.
J’ai évolué comme matelot timonière pour apprendre la conduite de l’unité auprès du capitaine. J’apprécie beaucoup la conduite, et c’est pourquoi j’ai passé les certifications me permettant un jour d’être capitaine moi-même.


Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
Clairement, je me sens dans mon élément. Quand on navigue, notre quotidien évolue constamment au fil des paysages, et une partie de l’activité se passe en extérieur, ce qui est agréable.
Étant curieuse, j’apprécie la polyvalence que ce métier apporte. J’ai appris les différents savoir-faire du matelotage, et aujourd’hui, j’évolue dans ceux de la conduite. C’est passionnant, car cela implique à la fois des connaissances sur le bateau et sur le fleuve.
Enfin, il y a le lien que l’on tisse avec son unité. Vivre 24 heures sur 24 à bord, on apprend à la connaître avec ses qualités et ses défauts. Un vrai couple !
Quelques astuces pour un nouveau matelot ?
Le premier conseil qui me vient : être à l’écoute de son capitaine. Bien se connaître permet d’anticiper ses attentes et facilite la communication, notamment lors des manœuvres importantes ou celles qui peuvent comporter des risques.
Ne pas chercher à brûler les étapes : il faut d’abord être un bon matelot pour devenir un bon capitaine.
Enfin, bien que l’environnement soit encore plutôt masculin, ces métiers sont tout à fait accessibles aux femmes, et elles ne doivent surtout pas hésiter à se lancer.

Photos : Gauthier Mignot - Sogestran